(Veuillez indiquer votre profession dans le champ “Nom de famille”. Exemple : Prénom : Max, Nom de famille : Muster, Infirmier)
Signez la pétition !
Vers la fin de cette semaine, nous souhaitons envoyer la lettre suivante au Conseil fédéral. Plus il y aura de signataires issus du domaine de la santé, mieux ce sera !
(Veuillez indiquer votre profession dans le champ “Nom de famille”. Exemple : Prénom : Max, Nom de famille : Muster, Infirmier)
Mesdames et Messieurs les Conseillers fédéraux,
Mesdames et Messieurs les Membres du Parlement,
En tant que professionnel·le·s de la santé en Suisse, nous ne pouvons plus rester silencieux face aux attaques répétées contre le système de santé à Gaza et au génocide qui se déroule sous nos yeux.
Les mots ne suffisent pas à arrêter un génocide – il faut des actes. Par son silence, la Suisse se rend complice. Nous demandons instamment au Conseil fédéral d’agir immédiatement : chaque jour compte et coûte d’innombrables vies civiles.
1. La Suisse officielle doit user de tous les moyens à sa disposition pour faire respecter les Conventions de Genève : les blessé·e·s, les malades, le personnel médical, les ambulances et les hôpitaux (ou autres établissements médicaux) doivent être protégés.
2. Depuis le début de la guerre, Israël a attaqué et bombardé presque tous les hôpitaux de Gaza ; beaucoup sont complètement hors service, tous fonctionnent de manière très limitée. Ces attaques ont tué des centaines de patient·e·s et plus de 1 500 membres du personnel de santé. Le personnel médical a été ciblé à plusieurs reprises, voire exécuté, comme les secouristes à Rafah le 23.03.25 ou ceux qui tentaient de sauver la petite Hind Rajab le 29.01.24. Des attaques quotidiennes contre les structures de santé se produisent aussi dans les autres territoires palestiniens.
a. Il s’agit de crimes de guerre clairs, de violations du droit international. Nous demandons à la Suisse de s’engager fermement à poursuivre ces crimes en justice.
b. Ces crimes doivent être enquêtés par des instances indépendantes, et non par l’armée israélienne.
c. La Suisse doit coopérer étroitement avec la Cour pénale internationale. Toute personne visée par un mandat d’arrêt de la CPI doit être arrêtée si elle entre en Suisse.
d. Étant donné qu’Israël viole les Conventions de Genève et le droit international depuis bientôt 20 mois, la Suisse doit immédiatement imposer des sanctions : suspendre toute coopération économique, scientifique et militaire, et stopper les ventes et achats d’armes avec Israël.
3. Des centaines de professionnel·le·s de santé à Gaza (médecins, infirmier·ère·s, etc.) ont été enlevés, emprisonnés arbitrairement et dans de nombreux cas torturés. Certain·e·s sont mort·e·s en détention, comme le Dr Adnan Al Bursh, chef du service d’orthopédie de l’hôpital Al Shifa, torturé à mort.
a. Nous demandons à la Suisse de s’engager fermement en faveur de la libération non seulement des otages israéliens, mais aussi des Palestinien·ne·s enlevé·e·s, détenu·e·s sans inculpation ni procès équitable, en violation des principes de l’État de droit.
b. La Suisse doit veiller à ce que le CICR ait accès à ces détenu·e·s et que leurs droits soient respectés.
4. Depuis le 02.03.25, en raison du blocus total des points de passage vers Gaza, aucun matériel médical ni carburant (diesel/essence) pour les générateurs et ambulances ne peut entrer dans Gaza. Selon les médecins sur place travaillant avec des ONG, il est presque impossible de soigner les milliers de blessé·e·s et les autres patient·e·s.
a. La Suisse doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour exiger la levée immédiate du blocus afin que les aides médicales urgentes puissent parvenir à Gaza.
b. Des denrées alimentaires doivent également être livrées en quantité suffisante. Le corps humain ne peut guérir sans nutriments – ce qui entraîne une forte augmentation des infections et des troubles de la cicatrisation, selon les médecins sur place.
La stratégie actuelle, israélo-américaine, est largement insuffisante, profondément humiliante, et chaque jour, des centaines de personnes sont blessées et des dizaines abattues aux points de distribution, selon l’ONU et les ONG comme MSF, CICR, etc.
5. Pour justifier les bombardements constants des établissements de santé, Israël affirme qu’ils sont utilisés comme centres de commandement du Hamas. Ces allégations sont vigoureusement réfutées par les ONG internationales et les médecins travaillant à Gaza. La Suisse doit exiger qu’Israël fournisse des preuves concrètes de ces accusations et permettre l’accès d’observateurs indépendants pour évaluer la situation sur place.
6. De nombreux médecins ont été tués à Gaza. Cela entraîne une grave pénurie de spécialistes.
a. Nous demandons à la Suisse de contribuer à la reconstruction du système de santé à Gaza, notamment en permettant à un certain nombre de jeunes médecins de venir se former/spécialiser en Suisse.
b. L’objectif est qu’ils/elles retournent ensuite à Gaza pour assurer les soins et former la prochaine génération.
c. Cela nécessite la délivrance facilitée de visas et un soutien à la recherche d’un poste dans la spécialité souhaitée.
d. Nous sommes prêt·e·s à mettre en place un système de mentorat pour les soutenir dans leur parcours. Le financement initial et l’apprentissage de la langue devraient pouvoir être organisés.
7. Nous soutenons pleinement la lettre ouverte du 27.05.25 adressée au Conseil fédéral («Responsabilité suisse pour la protection du droit international à Gaza : Appel urgent»).
Nous nous référons dans notre lettre aux Conventions de Genève suivantes :
Convention de Genève IV (1949) : Protection des personnes civiles en temps de guerre (articles 16, 17 et 19)
Protocole additionnel I (1977) : Conflits armés internationaux (articles 12, 13 et 54)
Convention de Genève I : Blessés et malades sur le champ de bataille (article 19)
Nous vous remercions de votre attention et attendons des mesures concrètes, aussi rapides que possible, en accord avec votre responsabilité envers le droit international. Merci de tout cœur.
Avec nos salutations distinguées